RGEF 2023
Initialement prévu pour couvrir tout le territoire national, le Recensement des Gabonais économiquement faibles (RGEF II) n’a concerné que la province de l’Estuaire. En tout, 153 agents de collecte y ont été déployés du 14 août au 30 septembre 2023. Cette contrainte calendaire était liée aux exigences de reddition des comptes vis-à-vis de la Banque mondiale qui a apporté son appui financier à cette opération dans le cadre du Projet de développement de la statistique (PDS).
23.005 ménages couverts dans l’Estuaire
Durant un mois et demi, dans un contexte sociopolitique particulièrement difficile, 52.576 Gabonais économiquement faibles (GEF) ont pu être enrôlés dans la principale province du pays. Mais, seulement 23.005 d’entre eux ont reçu la visite des agents recenseurs au sein de leurs ménages, transformant ainsi leurs fiches d’enrôlement en questionnaires. A cause de l’affluence des derniers jours, les agents recenseurs ont été débordés au point où ils n’ont pas pu convertir 29.571 fiches d’enrôlement en questionnaires administrés dans les ménages.
Autrement dit, les agents de collecte ont été si débordés que 56% des fiches d’enrôlement n’ont pas pu donner lieu à des interviews dans les ménages où résident les GEF enrôlés. Les 23.005 ménages interviewés représentent le ¼ de la taille du répertoire des GEF de l’Estuaire.
Le temps a fait défaut dans cette phase de collecte qui devait durer a priori deux mois. Tout un département et un canton n’ont pas été couverts. Avec davantage de temps, la couverture aurait été largement meilleure dans l’ensemble.
De 355.512 GEF à 48.989 GEF
L’exploitation des 23.005 questionnaires administrés permet de dénombrer 48.989 GEF dans la province de l’Estuaire qui compte 42,6% des GEF selon le fichier de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). Les 48.989 GEF sont déterminés à partir de la formule PMT qui tient compte du seuil de pauvreté établi en 2017 par la DGS.
Cette population de GEF vit presqu’exclusivement en ville (97%) et est, en majorité, sans emploi (73%). Une corrélation forte existe également entre le niveau d’instruction et cette population vulnérable puisque 72% de ces GEF n’ont pas dépassé le premier cycle de l’enseignement secondaire.
Extension envisagée dans le reste des provinces
Après la clôture du financement de la Banque mondiale, le 31 octobre 2023, des missions ont été prises en charge par le gouvernement gabonais en novembre et décembre 2023 en vue de préparer l’extension de la collecte dans les huit autres provinces. Les conditions d’encadrement et de formation ont été passées en revue avec les autorités locales. Tout indique aujourd’hui que la collecte peut se poursuivre à l’intérieur du pays.
A l’occasion des Journées de diffusion des statistiques, qui se sont déroulées à Libreville du 27 au 29 décembre 2023, le Premier ministre de la Transition a encouragé le comité de coordination à relancer la collecte et à boucler le RGEF II aussitôt que possible. Cette relance n’est possible que si le gap de financement dû à la clôture du financement de la Banque mondiale est comblé par le gouvernement qui a déjà été saisi par la DGS.
La relance de la collecte dépend également de la réorganisation du comité de coordination.
Résultat final modeste
Le cofinancement du RGEF II a permis, à ce jour, d’exécuter les 2/3 des activités prévues. En termes de résultats formels, un seul, sur les quatre attendus, est disponible : le fichier GEF de la CNAMGS est re-certifié pour la province de l’Estuaire. Les trois autres résultats attendus restent tributaires de la réalisation de la collecte dans les huit autres provinces du Gabon.